Une promesse trop belle pour être vraie. En septembre dernier, Juliette*, habitante de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est approchée par une connaissance pour investir via AccGn, une plateforme américaine de cryptomonnaies. Celle-ci prétendait gérer automatiquement les placements grâce à un robot de trading et offrir des rendements bien supérieurs à ceux des placements classiques, sans qu’aucune connaissance en cryptomonnaies ne soit nécessaire. «Le sujet des cryptomonnaies m’intéressait déjà, mais sa complexité m’avait démotivée. Alors quand on m’a parlé de cette plate-forme qui gérait les placements grâce à l’IA sans qu’on ait besoin de s’y connaître, j’ai été séduite», raconte Juliette au Parisien ce lundi 27 octobre.
Séduite par la promesse d’un rendement rapide, elle investit 3 000 euros. Quelques semaines plus tard, c’est la consternation : son argent a disparu. Juliette n’est malheureusement pas un cas isolé. Me Asta-Vola, avocat à Lyon, a déposé une plainte collective pour 125 investisseurs auprès du parquet national financier, tandis qu’à Paris, 72 autres victimes se sont tournées vers Me Ziegler, spécialiste des arnaques en ligne.
Une escroquerie organisée sous forme de pyramide de Ponzi
Selon les groupes Facebook et Telegram liés à la plateforme, l’escroquerie pourrait même concerner plusieurs milliers de personnes, pour un préjudice total estimé à 18 millions d’euros, indique l’avocat lyonnais. Derrière cette disparition de fonds se cachait un système classique de pyramide de Ponzi : les nouveaux investisseurs finançaient les rendements promis aux précédents, tandis que l’argent était détourné vers les portefeuilles numériques des escrocs.
Tout était pensé pour inspirer confiance : AccGn disposait de bureaux physiques, organisait réunions et visioconférences et multipliait les contacts pour donner l’impression d’une structure sérieuse et sécurisée. L’Autorité des marchés financiers a finalement inscrit la plateforme sur liste noire fin septembre, mais il était déjà trop tard pour espérer récupérer les fonds. Le traumatisme moral est tout aussi lourd pour les victimes : Juliette évoque stress, insomnies et inquiétude constante.
Les avocats insistent sur l’importance de déposer plainte, quelle que soit la somme perdue, afin de pouvoir se constituer partie civile si un procès est organisé et éventuellement bénéficier d’un fonds d’indemnisation. Toutefois, ce procès pourrait n’avoir lieu que dans quatre à cinq ans, laissant planer l’incertitude sur toute récupération des sommes investies. Cette affaire rappelle une fois de plus les dangers liés aux cryptomonnaies et l’importance de rester vigilant, même face à des promesses de gains qui semblent trop faciles.
* le prénom a été modifié
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