30/05/2023
ce que pense le patron de Ledger des projets de l'Europe

Ce que pense le patron de Ledger des projets de l’Europe

Le patron de la licorne française Ledger, Pascal Gauthier, était l’invité lundi du grand journal de l’éco. Il a commenté l’état du marché des cryptomonnaies.

Malgré la tempête sur le marché des cryptomonnaies, une société tient le choc. La licorne française Legder, spécialisée dans la sécurisation des cryptomonnaies, n’a subi « aucun coup d’arrêt » au cours des derniers mois, a assuré lundi son patron Pascal Gauthier dans le grand journal de l’éco.

“Il y a un contexte macroéconomique qui est très fort, la cryptomonnaie baisse comme plein d’autres choses, ce qui se passe favorise notre modèle, nous sommes en croissance d’une année sur l’autre”, a déclaré Pascal Gauthier.

Entre 2 et 3 millions de portefeuilles vendus par an

La société revendique de fait une croissance à deux chiffres « d’une année sur l’autre ». Fondée en 2014, Ledger commercialise des portefeuilles dits cold wallet (ou non hébergés) qui permettent aux utilisateurs de conserver les clés privées de leurs cryptomonnaies. Ledger en a vendu 5 millions au total et en vendrait désormais entre 2 et 3 millions par an.

« Cette année commence bien pour nous. Les gens se rendent compte que posséder leurs clés privées est de plus en plus important, surtout quand les évènements macroéconomiques fragilisent les banques et ce qui est centralisé », souligne Pascal Gauthier.

Ledger se différencie notamment des offres des différentes plateformes qui gèrent les cryptomonnaies des utilisateurs: des plateformes d’échanges de cryptomonnaies (type Coinbase, Binance…) en passant par des plateformes de prêts (lending).

En effet, au cours des dernières semaines, certaines plateformes de prêts ont gelé les avoirs des utilisateurs leur empêchant de récupérer leurs fonds: Celsius, Finblox, Babel Finance, CoinFlex en passant par Vauld.

« Quand vous avez des cryptomonnaies, faire confiance à un tiers avec ses cryptomonnaies ce n’est pas forcément la même chose et donc avoir ses cryptomonnaies sur son portefeuille Legder, c’est un moyen de les sécuriser et ne pas perdre son argent », a précisé ce dernier.

Ce dernier a par ailleurs donné son avis sur l’état actuel du marché des cryptomonnaies. Pour lui, sur le marché des cryptomonnaies, seule la reine des cryptomonnaies, le bitcoin, « est en train d’essayer de devenir un or digital et une réserve de valeur et pourquoi pas un moyen de paiement. »

« Il faut réguler de manière pragmatique »

Au cours des derniers mois, le patron de Ledger s’est aussi imposé comme un fervent défenseur de l’industrie des cryptomonnaies face à la volonté de l’Europe de réguler l’écosystème. La semaine dernière, l’Europe a adopté deux textes « provisoires » visant à encadrer le secteur: MiCa (pour Markets in crypto-assets) et TFR (pour Transfer of Funds Regulation). Voir nos articles sur MiCa et sur TFR à ce sujet.

« MiCa et TFR sont les premières moutures d’une régulation qui va être longue. Il faut rester très léger en matière de régulation puisqu’il faut laisser les marchés se faire et quand on régule il faut surtout réguler de manière pragmatique, c’est-à-dire sans avoir en tête la régulation passée mais en ayant en tête les nouveaux outils, les nouveaux marchés afin de rendre la régulation plus efficace », considère ce derier.

Ledger (au même titre que des sociétés concurrentes comme Trezor) est d’ailleurs concernée par le règlement TFR. Il s’appliquera aux transferts depuis/vers des portefeuilles dits « non hébergés » vers un CASP (autrement dit les prestataires de services sur actifs numériques -PSAN- en France, NDLR), où une vérification de l’identité du détenteur du portefeuille sera effectuée pour des transferts supérieurs à 1000 euros.

Selon nos informations, un point d’interrogation est soulevé: il semble à ce stade difficile de vérifier l’identité d’un portefeuille non hébergé qui n’a pas de compte chez un CASP. En effet, si la société Ledger sait qui achète un portefeuille non hébergé, rien n’indique que le portefeuille est utilisé par quelqu’un d’autre par exemple.

Avec la mise en place du TFR, les portefeuilles non hebergés devront développer certaines solutions en interne afin de vérifier l’identité des utilisateurs, telles que des solutions traditionnelles de KYC ou encore des solutions plus innovantes telles que des solutions d’identité décentralisée, comme celle développée par la société Synaps.

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