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Les cryptomonnaies, et notamment le bitcoin, ont peu à peu gagné du terrain dans les discussions sur l’avenir du travail, notamment sur la manière dont elles peuvent redéfinir les relations salariales et les processus financiers en entreprise. Mais que vaut réellement cette évolution ? Dans le nouvel épisode de notre podcast Remue Manage, Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, nous éclaire sur les enjeux de ce phénomène et son potentiel impact en France.
© Illustration Capital/Adobe Stock
Les métiers liés à la cryptomonnaie se multiplient rapidement. Une étude de JobFit, citée dans ce nouvel épisode de notre podcast Remue Manage, révèle que les offres d’emploi dans ce domaine ont triplé en trois ans. Mais qu’est-ce qui explique cette explosion ? Eric Larchevêque, l’ex-patron de Ledger, une start-up française spécialisée dans la conservation et la gestion des cryptomonnaies, note que les emplois autour de la cryptomonnaie, en particulier dans les secteurs financiers, sont en plein essor. Cela inclut les métiers liés au trading, aux places de marché ou encore à la finance décentralisée. Les entreprises de la tech recrutent également des ingénieurs et des développeurs spécialisés dans la blockchain et la cryptographie.
Cependant, cette croissance est aussi marquée par des cycles d’expansion et de déclin. Eric Lachevêque évoque l’exemple des NFT et du métavers, qui ont connu un engouement suivi d’un retour à la normale. Malgré ces fluctuations, celui qui a aussi été juré dans l’émission «Qui veut être mon associé» sur M6 estime que la tendance de fond est bien installée, en témoigne la forte valorisation du bitcoin, autour de 70 000 dollars à ce jour.
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Vers un bouleversement dans l’organisation du travail avec le Web3 ?
L’avènement du Web3 promet de transformer non seulement le secteur des cryptomonnaies, mais aussi l’organisation du travail. Ce nouveau paradigme vise à redonner aux utilisateurs le contrôle de leurs données, de leurs contrats, voire de leur identité numérique. Pour Eric Larchevêque, l’idée de décentraliser les relations de travail grâce à la blockchain pourrait effectivement se concrétiser si l’écosystème Web3 se développe pleinement. Cette approche pourrait permettre une plus grande autonomie des employés, moins de bureaucratie et une automatisation des processus tels que le paiement.
Cependant, cette vision reste encore largement théorique. Car dans les faits, l’impact des cryptomonnaies dans le monde du travail, bien que prometteur, demeure limité par des contraintes légales et culturelles. Si certains pays sont en avance sur la question, la France et, de manière plus générale, l’Europe, devront encore attendre avant de voir une adoption massive des paiements en bitcoin.
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Le paiement du salaire en bitcoin, une pratique encore illégale en France
Prenons l’exemple du versement du salaire en bitcoin. Pour Eric Larchevêque, cela repose d’abord davantage sur un choix philosophique que sur une véritable nécessité pratique. Ce type de rémunération reflète une croyance en la supériorité future des cryptomonnaies sur les monnaies fiduciaires telles que l’euro ou le yen. Selon l’expert, certains salariés, en particulier dans des pays comme le Japon ou l’Australie où ce type de paiement est légal, pourraient préférer le bitcoin pour éviter des frais de conversion ou envoyer un message fort à leur employeur.
Cependant, le passionné de crypto précise que ce choix n’apporte pas d’avantage immédiat en termes de pouvoir d’achat. Surtout, en France, cette pratique est loin d’être autorisée : les salaires doivent être versés en monnaie ayant un cours légal, ce qui exclut le bitcoin. Même s’il est possible de payer dans une autre monnaie via un virement bancaire, la loi reste stricte. Le risque pour un employeur français qui paierait en bitcoin est important : en cas de conflit, le salarié pourrait réclamer à nouveau son salaire, cette fois en euros, en affirmant ne pas avoir reçu de paiement valide, précise Eric Larchevêque.
Pour l’heure, les cryptomonnaies ouvrent donc de nouvelles perspectives, notamment dans des secteurs spécifiques comme la finance décentralisée et la tech. Mais leur véritable potentiel à long terme reste à explorer. Ainsi, bien que le sujet soit en plein essor, il est encore trop tôt pour dire si le bitcoin et la blockchain révolutionneront réellement le monde du travail ou s’ils resteront confinés à des niches technologiques.
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